N
comme Noël, nuit…
NOEL
Noël est la fête de la Foi la plus humaine. Elle nous fait sentir au plus profond l’humanité de Dieu. Nulle part on ne ressent comme à la crèche tout le sens de la volonté de Dieu qui voulut se faire « Emmanuel », « Dieu avec nous », un Dieu d’intimité, parce qu’Il nous rencontre sous les traits d’un enfant.
Noël est tout particulièrement une fête qui invite à la méditation, à la contemplation intérieure de la Parole. Benoît XVI
NUIT
Mais surtout, Nuit, tu me rappelles cette nuit.
Et je me la rappellerai éternellement.
La neuvième heure avait sonné. C’était dans le pays de mon peuple d’Israël.
Tout était consommé. Cette énorme aventure.
Depuis la sixième heure il y avait eu des ténèbres sur tout le pays, jusqu’à la neuvième heure.
Tout était consommé. Ne parlons plus de cela. Ça me fait mal.
Cette incroyable descente de mon fils parmi les hommes.
Chez les hommes.
Pour ce qu’ils en ont fait.
Ces trente ans qu’il fut charpentier chez les hommes
Ces trois ans qu’il fut une sorte de prédicateur chez les hommes
Un prêtre
Ces trois jours où il fut victime chez les hommes.
Parmi les hommes.
Ces trois nuits où il fut un mort chez les hommes.
Parmi les hommes morts.
Ces siècles et ces siècles où il est une hostie chez les hommes.
Tout était consommé, cette incroyable aventure
Par laquelle, moi, Dieu, j’ai les bras liés pour mon éternité.
Cette aventure par laquelle mon Fils m’a lié les bras.
Pour éternellement liant les bras de ma justice, pour éternellement déliant les bras de ma miséricorde.
Et contre ma justice inventant une justice même.
Une justice d’amour. Une justice d’Espérance. Tout était consommé.
[…]
C’est alors, ô nuit, que tu vins.
O ma fille chère entre toutes et je le vois encore et je verrai cela dans mon éternité
C’est alors Ô Nuit que tu vins et dans un grand linceul tu ensevelis
Le Centenier et ses hommes romains,
La Vierge et les saintes femmes,
Et cette montagne et cette vallée, sur qui le soir descendait,
Et mon peuple d’Israël et les pécheurs et ensemble celui qui mourait, qui était mort pour eux
Et les hommes de Joseph d’Arimathée qui déjà s’approchaient
Portant le linceul blanc. Charles Péguy